Perte osseuse due à un traitement à la cortisone: que faire?

Lors de la spondylarthrite ankylosante, des corticostéroïdes peuvent être utilisés sous forme d’injections locales de cortisone en cas d’atteinte des articulations périphériques ou d’arthrite dans l’articulation sacro- iliaque. Le traitement est associé à un risque accru d’ostéoporose. Mais il existe des moyens de traiter celle-ci. Dans un cas, cependant, il faut être particulièrement prudent.

23 mars 2021
Osteoporose

Les rhumatologues Dr Giovanni Adami et Pr Kenneth G. Saag de l’Université de Birmingham (Alabama [USA]) rapportent dans leur analyse de la littérature que les fractures osseuses dues à une faible densité minérale des os sont la conséquence grave la plus fréquente de l’ostéoporose induite par les stéroïdes et que le risque de telles fractures dépend fortement de la dose de stéroïdes accumulée au fil du temps: Au-delà d’une dose totale de 1000 mg, l’effet indésirable des corticostéroïdes sur les os prédomine et la fréquence de fractures augmente proportionnellement à la dose totale de stéroïdes, tandis que dans le cas d’une dose totale plus faible, l’effet bénéfique sur les cellules de construction osseuse appelées ostéoblastes prédomine. L’utilisation à long terme de corticostéroïdes peut ainsi entraîner un handicap, une augmentation de la mortalité et – aussi bien pour la société que pour le patient individuel – des coûts considérables.

Les corticostéroïdes sont néanmoins la pierre angulaire du traitement de certaines maladies inflammatoires et auto-immunes telles que l’arthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux systémique, la polymyalgie rhumatoïde et certaines maladies pulmonaires. Lors de la spondylarthrite ankylosante, des injections locales de cortisone sont possibles en cas d’atteinte des articulations périphériques ou d’arthrite dans l’articulation sacro-iliaque. Un traitement à long terme par des stéroïdes n’est en revanche pas recommandé.

Les mesures non médicamenteuses sont également importantes pour les patients à risque

Les bisphosphonates sont les médicaments les plus couramment prescrits aussi bien contre l’ostéoporose chez les femmes après la ménopause que contre l’ostéoporose induite par les stéroïdes. La fréquence de fractures de la hanche était de huit sur 1000 personnes/années lors d’un traitement avec un médicament de ce type contre 12 sur 1000 personnes/années sans ce traitement. Chez les patients plus âgés traités avec des stéroïdes, ayant une moyenne d’âge de 80 ans, la fréquence de fractures de la hanche était de neuf sur 1000 personnes/années avec le même traitement contre 27 sur 1000 personnes/années sans traitement. Chez les patients à risque, des mesures non médicamenteuses telles que la physiothérapie, l’entraînement de la force et de la coordination ainsi qu’une adaptation du milieu de vie sont bien sûr également nécessaires pour prévenir les chutes.

Chez les patients soumis à un traitement de longue durée aux stéroïdes et traités avec un anabolisant pour les os, la fréquence de fractures vertébrales est passée sous ce traitement de 44 à 12 sur 1000 patients/années et chez les patients sans traitement de longue durée aux stéroïdes de 21 à neuf sur 1000 patients/années.

Attention à l’effet de rebond

Une autre option pour le traitement de l’ostéoporose induite par les stéroïdes est le denosumab, mieux connu sous le nom de Prolia. Administré tous les six mois, ce médicament s’est révélé supérieur au traitement par un bisphosphonate en ce qui concerne la densité osseuse et équivalent en ce qui concerne la fréquence de fractures. Un nombre élevé de fractures vertébrales après l’arrêt du médicament a toutefois été constaté (appelé «effet de rebond»). (Note de la réd.: Prolia est utilisé contre l’ostéoporose depuis 2010. Des médecins de l’Hôpital universitaire vaudois CHUV ont par la suite découvert qu’il y a une augmentation des fractures vertébrales après l’arrêt de ce médicament. C’est pourquoi l’autorité de contrôle des médicaments Swissmedic a complété les informations sur le médicament et, depuis, il est conseillé de la part des médecins de faire preuve de prudence lors de l’arrêt du médicament. Le traitement avec Prolia devrait être suivi d’un traitement avec un médicament classique contre l’ostéoporose, bisphosphonates.)

Cet article a été publié pour la première fois dans la revue «vertical» Nr. 87/février 2021.