Inflammation oculaire et spondylarthrite: agir vite et correctement

La spondylarthrite vient rarement seule. De nombreuses personnes concernées sont aussi touchées par d’autres maladies. Une des maladies concomitantes les plus fréquentes est l’uvéite, c’est-à-dire une inflammation oculaire. En situation d’urgence, il faut réagir vite.

22 août 2022

En entendant «spondylarthrite ankylosante», beaucoup pensent tout d’abord à une maladie de la colonne vertébrale qui cause de fortes douleurs et entraîne une mobilité restreinte. Mais cela est loin d’être tout. Le tableau clinique est nettement plus différencié et différentes maladies associées peuvent survenir. Il peut aussi bien s’agir de douleurs rhumatismales à l’appareil locomoteur comme d’inflammations en dehors des articulations. On parle alors de manifestations extra-articulaires.

Une des maladies associées les plus fréquentes est l’uvéite, une inflammation de l’œil. Cela est en règle générale très douloureux et désagréable pour les personnes concernées. À cause de l’acuité visuelle limitée, on ne peut plus poursuivre ses activités quotidiennes de la même façon et on est par exemple restreint lors de l’utilisation de machines dangereuses ou en conduisant. Puisque cela dure un certain moment jusqu’à ce qu’on ait l’inflammation de l’œil de nouveau sous contrôle, on droit se faire à l’idée de devoir prendre des médicaments pendant plusieurs semaines et de devoir adapter ses habitudes à l’inflammation. Mais avec quelle fréquence une uvéite peut-elle survenir chez les personnes atteintes de spondylarthrite? Le nombre de personnes concernées se situe entre 30 et 50 % de toutes les personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante, et le nombre de maladies varie entre une fois et jusqu’à 20 ou plus de récidives.

Tandis que beaucoup de personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante sont déjà habituées à gérer leur maladie principale, elles sont peut-être préoccupées justement lors d’une première uvéite et ne savent pas ce qu’elles doivent faire ou de quoi il s’agit. Le fait est que lorsque l’uvéite s’est déclarée, il faut agir vite et correctement pour éviter les déficiences visuelles durables.

Les premiers signaux d’alarme

Une uvéite se remarque en règle générale par le fait que la vue devient plus mauvaise et qu’on a des douleurs dans la région de l’œil. La vision devient floue, trouble ou «brumeuse», tandis que de petits points peuvent aussi apparaître dans le champ de vision. Cela comme aussi les douleurs dans l’œil ont à voir avec l’inflammation dans l’œil. Ces signaux d’alarme précoces devraient impérativement être pris au sérieux et le traitement devrait être commencé même s’il n’y a pas encore de rougeur prononcée ou d’enflure de l’œil. En cas de suspicion d’uvéite, on devrait de toute façon consulter un ophtalmologue aussi rapidement que possible. La plupart des cas d’uvéite en relation avec la spondylarthrite ankylosante surviennent à l’âge de 20 à 40 ans, tandis que la spondylarthrite ankylosante survient chez la majorité des personnes entre 15 et 30 ans.

Un indice pour une spondylarthrite?

«Uvea» signifie «raisin» et décrit la couche intermédiaire de l’œil. La deuxième partie du mot uvéite, c’est-à-dire «ite», signifie «inflammation». Il existe beaucoup de formes différentes d’uvéites. En gros, on peut distinguer des inflammations «infectieuses» (c’est-à-dire des infections déclenchées par des bactéries, des virus ou des parasites) et des uvéites «non infectieuses». Dans le cas des uvéites «non infectieuses», il s’agit la plupart du temps d’inflammations dites auto-immunes, ce qui signifie que le système immunitaire du corps provoque une réaction inflammatoire pour une quelconque raison. Différentes cellules inflammatoires et médiateurs d’inflammations dans l’œil sont impliqués.

L’uvéite observée chez les personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante est en règle générale une uvéite antérieure, qui apparaît en l’espace de quelques jours dans la partie antérieure de l’œil et qui se développe souvent par poussées.

Conseils pour la situation d’urgence

  • Prendre les symptômes au sérieux
  • Ne pas conduire
  • Ne pas commander de machines dangereuses
  • Consulter un ophtalmologue en l’espace de 24 heures
  • Informer le rhumatologue
  • Organiser des médicaments d’urgence
  • Ne pas arrêter les médicaments trop rapidement

Version remaniée d’un article paru dans le magazine «vertical» n° 69.