Dr Micheroli, en 2019, vous avez étudié le lien entre la spondylarthrite et l’obésité, ce qui vous a valu le Prix de la recherche sur la spondylarthrite. Vous venez de publier une autre étude sur le sujet, qui montre pour la première fois la véritable dimension du problème. Pouvez-vous nous en dire plus?
MPH PD Dr Raphael Micheroli: Nous avons déjà vu précédemment que les patients en surpoids et notamment obèses répondaient moins bien aux anti-TNF alpha. En même temps, ils avaient une activité de la maladie plus forte que les personnes de poids normal. Cela nous a donc intéressés de savoir si cela ne concernait que quelques personnes ou si le surpoids/l’obésité constituait un problème spécifique à la spondylarthrite. Nous avons de ce fait comparé les personnes concernées avec un collectif de la population suisse et avons regardé s’il y avait plus ou moins de personnes en surpoids ou obèses parmi les personnes atteintes de spondylarthrite. Et effectivement, ils étaient nettement plus nombreux. Une personne sur cinq atteinte d’axSpA est en surpoids important, donc obèse. C’est presque deux fois plus que dans la population générale.
Cette constatation est importante non seulement en raison de l’activité plus élevée de la maladie et de la moins bonne réponse au traitement, mais aussi parce que le surpoids et l’obésité peuvent entraîner d’autres problèmes de santé tels que le diabète, les maladies cardiovasculaires, le cancer, etc.